Inscrit dans la Stratégie nationale pour l’autisme (2018-2028), le programme Aspie-Friendly favorise l’inclusion des étudiants autistes, sans déficience intellectuelle, dans les universités. En 2022, son action s’est élargie aux autres troubles du neuro-développement, à savoir le trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité (TDA-H) et les troubles DYS (dyslexie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie, etc.). Présentation de l’Aspie-Friendly devenu Atypie-Friendly.
L’inclusivité, au cœur du programme
Les difficultés des personnes ayant des troubles du spectre de l’autisme (TSA) ne disparaissent pas avec l’obtention du baccalauréat. À l’université, elles doivent savoir réagir au changement d’environnement, au bruit, aux mouvements, à des emplois du temps complexe et à des interactions sociales constantes, etc.
Du coup, « les étudiants autistes scolarisés dans l’enseignement supérieur seraient entre dix et quinze fois moins nombreux que ce que l’on pourrait attendre », constate Bertrand Monthubert, coordinateur national du dispositif Aspie-Friendly[1].
Débuté en 2018 pour une durée de 10 ans, le programme tente d’améliorer leur inclusion dans l’enseignement supérieur et de les accompagner vers une insertion, aussi bien professionnelle que sociale.
Aspie-Friendly en chiffres
Le programme Aspie-Friendly s’articule autour de 4 axes : le suivi individualisé des étudiants, avec un aménagement des études ; la formation des enseignants et personnels administratifs sur l’autisme ; le développement d’innovations pédagogiques ; l’accompagnement vers l’insertion professionnelle. À noter qu’en amont, il travaille aussi à l’anticipation de l’entrée dans le supérieur.
Par le biais de groupes de travail, les professionnels travaillent à tous les aspects de la vie d’un étudiant, dans une approche très concrète qui profite aux autistes, mais aussi aux autres étudiants. Grâce au partenariat avec l’Éducation nationale, le programme peut s’appuyer sur l’aide de psychologues, sensibilisés à l’autisme.
À la fin de l’année 2022 et malgré deux années marquées par la crise de la covid-19, le dispositif accueille 26 universités adhérentes (Angers, Tours, Poitiers, Lille, Rouen, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice, Perpignan, Toulouse…) et gère plus de 500 étudiants. Une prise en charge qui a bondi de 20 % rien qu’en 2022.
Aspie-Friendly devient Atypie-Frienfly
En 2022, le programme Aspie-Friendly a évolué, pour inclure les personnes atteintes d’autres troubles neuro-développementaux – à savoir les troubles DYS et le TDAH. Cette démarche vise à changer le regard de tous sur ces handicaps, les reconnaître et apprécier cette neurodiversité.
Devenu Atypie-Friendly en juillet 2023, cet élargissement du programme est en phase d’expérimentation sur deux ans et demi et concernera uniquement 5 universités : Montpellier 3 Paul Valery, Perpignan, Angers, Tours et Lyon 1.
Avec un projet soutenu financièrement par le Programme Investissements d’Avenir (PIA) et par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), « nous allons pouvoir renforcer nos actions et les mettre au service d’un nombre d’étudiants plus important, afin qu’ils puissent donner toute la mesure de leurs talents », souligne Bertrand Monthubert1.
Parallèlement à cette initiative, sachez que la plateforme Ora Visio réunit des professionnels spécialisés dans les troubles DYS, TDAH et TSA, pour les aider dans la gestion de la vie quotidienne. Il peut s’agir de psychologues, mais aussi d’ergothérapeutes ou d’orthophonistes.
[1] Citation : https://handicap.gouv.fr/aspie-friendly-le-programme-daccompagnement-des-etudiants-autistes-luniversite-setend-aux-etudiants