En janvier 2024, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié les résultats d’une étude sur le recours des enfants et adolescents chez l’orthophoniste : près d’un enfant sur 10 a ainsi consulté ce professionnel en 2019, avec des motifs différenciés selon le sexe et l’âge. Les troubles du langage oral et du langage écrit sont les principales motivations à la consultation des enfants de 3 à 10 ans…
1,25 million d’enfants et d’adolescents chez l’orthophoniste en 2019
L’étude de la DREES révèle que près de 9% des mineurs ont consulté au moins une fois un orthophoniste en France au cours de l’année 2019 : 1,25 million d’enfants et d’adolescents pour plus de 21 millions de séances.
Âgée de 6 à 10 ans, la moitié d’entre eux est scolarisée à l’école primaire, avec une nette prédominance chez les garçons (59 % contre 41 %). Pour Camille, professionnelle exerçant à La Garde dans le Var, « le nombre de demandes a augmenté, car on fait de plus en plus de prévention. Les instituteurs sont plus sensibilisés notamment à l’école ». [1]
Les troubles du langage oral et écrit, premiers motifs de consultation
L’étude met en lumière 8 catégories d’actes de rééducation orthophonique, comme motifs de recours.
En premier lieu figurent les pathologies du langage oral (retard de parole, trouble de la communication) qui concernent plus de 8 enfants sur 10 ans, âgés de 3 à 5 ans. Ensuite, ce pourcentage diminue à l’école primaire, même s’il demeure le motif le plus répandu de consultation (43%), devant les pathologies du langage écrit (37%) – à savoir, la dyslexie ou la dysorthographie.
À partir de l’âge de 7 ans apparaissent les troubles logico-mathématiques (4%) qui progressent avec le collège et le lycée, pour atteindre 10 % des motifs de consultation. Mais, entre 11 et 17 ans, le principal motif de recours aux orthophonistes reste et demeure les pathologies du graphisme (dysgraphie) et du langage écrit (56,6%).
Une disparité des sexes et des territoires
Le rapport de la DREES révèle qu’à âge égal, les garçons et les filles ne consultent pas pour les mêmes motifs. À l’école primaire, les garçons recourent près de 1,4 fois plus souvent à l’orthophoniste que les filles, le plus souvent pour du bégaiement ou la dysphasie. À l’adolescence, ils souffrent plutôt de pathologies du langage écrit. Les filles présentent, quant à elles, davantage des troubles logico-mathématiques, tant à l’école primaire, qu’au collège et au lycée.
À l’échelle du territoire, les consultations reflètent aussi la disparité de densité d’orthophonistes. Si, en moyenne, elle s’élevait à 135 pour 100 000 enfants en 2019, certains départements n’affichent pas ces chiffres, à l’image du Cantal où il y a 40 professionnels pour 100 000 enfants. À l’inverse, l’Hérault en affiche 255 et Paris 228… À noter que dans les départements ultra-marins, cette densité est également très hétérogène : 190 à La Réunion et 19 en Guyane.
Heureusement, sur la plateforme Ora-Visio, il est possible de trouver des orthophonistes spécialisés dans les troubles DYS disponibles sans considération géographique, puisqu’accessibles directement en ligne.
[1] Citation : https://www.parents.fr/actualites/etre-parent/voici-pourquoi-les-enfants-consultent-plus-souvent-les-orthophonistes-1055361