L’hypnose est un état dans lequel l’esprit est plus réceptif aux suggestions : ainsi plongé dans un état de relaxation profonde, l’enfant atteint de trouble du spectre autistique (TSA) peut davantage se concentrer sur ses propres émotions et pensées. L’hypnothérapeute peut alors l’aider à les comprendre et à les exprimer de manière appropriée. Mais il devra préalablement créer une relation de confiance avec lui pour espérer l’aider efficacement. Explications.
L’hypnothérapie ou l’hypnose thérapeutique
Aujourd’hui, de nombreux médecins se spécialisent dans l’hypnose thérapeutique ou hypnothérapie : en obstétrique, elle permet de réduire les douleurs de l’accouchement ; en anesthésie, à diminuer le stress lié à l’opération et ainsi éviter l’anesthésie générale ; en neuropathologie, pour les scléroses et fatigues chroniques, etc.
Si la profession n’est pas encore réglementée, elle s’organise : en France, le syndicat national des hypnothérapeutes et le syndicat unitaire des professionnels de l’hypnose, posent des cadres – à savoir, respecter une charte éthique et avoir suivi une formation complète dans un centre reconnu par eux.
Les enfants – et notamment les enfants TSA
Reste la question des enfants : l’hypnose est-elle sûre pour eux ? Au même titre que les adultes, il faut savoir qu’elle ne leur fera jamais faire des choses qu’ils ne feraient pas normalement. Jeunes (entre 3 et 6 ans), ils sont accompagnés par leurs parents pendant les séances.
Pour les enfants TSA, il est tout à fait possible de pratiquer l’hypnose thérapeutique, dans la mesure où ces derniers sont parfaitement capables de faire la différence, entre la réalité et l’imaginaire. L’autisme n’est pas un trouble dissociatif de la personnalité.
Toutefois, notez que la démarche peut être plus difficile chez les très jeunes autistes, qui développeront de la méfiance à ce type de pratique, n’étant pas encore dans le contrôle de leurs comportements…
Les étapes de la prise en charge d’un enfant
La priorité de l’hypnothérapeute est de créer un environnement, à la fois confortable et sûr pour son patient : pour cela, il effectuera des petites séances sur plusieurs semaines ou mois, pour établir cette impérieuse relation de confiance.
Pendant ces échanges, le professionnel lui expliquera ses intentions, ses méthodes, il se renseignera sur les activités, les passions et le quotidien de l’enfant, afin d’identifier les problèmes auxquels il fait face. A-t-il des crises, des angoisses, des phobies ?
L’hypnothérapeute utilisera ensuite des techniques de relaxation, de visualisation, de suggestions indirectes ou directes, afin d’aider son patient à surmonter ses difficultés. Pour un enfant TSA ou TDAH, il peut ainsi l’aider à gérer ses émotions, afin d’adopter un comportement approprié, réduire son stress et son anxiété, améliorer sa concentration et sa mémoire, développer ses compétences sociales, etc.
Si l’hypnose peut définitivement aider les enfants TSA, la vraie difficulté est d’établir la relation de confiance préalable : la majorité des autistes éprouvent beaucoup de difficultés à faire entrer une tierce personne dans leur monde. Or, l’acte de se soumettre aux séances d’hypnothérapie doit être volontaire, c’est la condition sine qua none à la réussite du processus. Si la démarche est intéressante, les difficultés liées aux phobies de l’enfant autiste, sont un obstacle réel, différent selon chaque sujet.