Selon les derniers chiffres de la Haute Autorité de Santé, il y aurait au moins un enfant atteint de dyspraxie par classe scolaire. Trouble durable et persistant, affectant la coordination de l’activité gestuelle, il est souvent associé à d’autres dysfonctionnements, type dysphasie, dyslexie, dysorthographie ou encore TDAH (trouble de l’Attention avec ou sans hyperactivité). Diagnostiqué à 6 ans, Emerick Pacaud a 17 ans : il est actuellement en première générale et livre ses conseils et outils aux autres dyspraxiques.
Le parcours d’Emerick Pacaud
Véronique Pacaud est enseignante. Confrontée à la dyspraxie, via un de ses élèves, elle se documente sur le sujet pour mieux l’accompagner et décèle rapidement les mêmes difficultés chez son fils – notamment au niveau de son écriture. Ses réalisations sont souvent informes et brouillonnes.
Pour cause, cette tâche suppose des efforts conséquents pour un dyspraxique : la gestion des saccades oculaires, pour découper le mot, la gestion du geste d’écriture et la prise en compte des deux dimensions, que sont le tableau et le cahier.
Diagnostiqué à 6 ans, Emerick Pacaud bénéficie du soutien sans faille de sa mère, qui n’hésite pas à déployer toute son énergie pour informer les équipes pédagogiques de ses besoins particuliers. L’objectif est de le maintenir en filière générale, ce qui correspond, aussi bien à ses attentes qu’à ses capacités.
Renan Luce, parrain de Dyspraxie France Dys (DFD)
Désormais présidente régionale de l’association Dyspraxie France Dys (DFD), Véronique Pacaud organise régulièrement des réunions d’information, pour sensibiliser les participants aux difficultés des dyspraxiques. Depuis 10 ans, Emerick l’y accompagne.
Parrain de l’association, Renan Luce lui permet de monter systématiquement un espace d’information là où il se produit : lors de ses concerts, Véronique, Emerick et d’autres bénévoles accueillent les spectateurs et leur délivrent une plaquette DFD. Le chanteur ne manque aucune occasion d’échanger avec l’équipe et de participer activement à mieux faire connaître la dyspraxie.
Renan Luce s’est même prêté au jeu de l’interview par Emerick, répondant à ses questions et n’hésitant pas à lui en poser, également, sur la gestion de son trouble : âgé de 14 ans, il soulignait la confusion fréquente des enseignants, entre la dyspraxie et la dyslexie et précisait déjà quelques-uns de ses aménagements.
Un dyspraxique, tourné vers les solutions plutôt que les difficultés
Aujourd’hui âgé de 17 ans, Emerick s’investit de plus en plus dans l’association DFD, soucieux de dispenser ses conseils et surtout son positionnement : « je ne veux pas forcément expliquer ce qu’est la dyspraxie, mais plutôt les outils qui existent pour la contourner. Il faut montrer les aspects qui peuvent être améliorés, pour ne pas se focaliser sur les difficultés. »[1] Par exemple, il préconise les cahiers au lignage coloré ou encore les éditeurs de documents PDF modifiables.
Une fois le diagnostic fait, la prise en charge de la dyspraxie peut entraîner la consultation de plusieurs professionnels de santé aux accompagnements bien spécifiques, à l’image de l’ergothérapeute pour les aménagements scolaires.
[1] Citation : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/pornic-44210/dyspraxie-le-parcours-du-combattant-demerick-5a759306-d657-11ee-9c76-f2c2ccb23225
