Comment préserver la santé mentale des enfants porteurs d’un trouble du neurodéveloppement (TND) ? Découvrez nos conseils, pistes d’action et ressources pour un accompagnement bienveillant et inclusif.

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque 10 octobre, il est essentiel de rappeler que tous les enfants ont droit à une santé mentale épanouie, y compris ceux qui présentent un trouble du neurodéveloppement (TND).

Autisme, TDAH, dyslexie, dyspraxie, troubles du langage… Ces différences visibles ou invisibles affectent la manière dont un enfant perçoit le monde, apprend, communique et interagit.

Mais au-delà du trouble, il y a surtout un enfant en quête d’équilibre, de compréhension et de reconnaissance.

1. Un constat préoccupant

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un adolescent sur sept dans le monde souffre d’un trouble mental, souvent anxieux ou dépressif.
En France, les chiffres sont tout aussi alarmants : les hospitalisations pour troubles psychiques chez les jeunes ont fortement augmenté depuis la pandémie du COVID.
Les causes sont multiples :

  • Pression scolaire et peur de l’échec,
  • Harcèlement, notamment en ligne,
  • Isolement social,
  • Manque d’écoute et de repères familiaux,
  • Surexposition aux écrans et aux réseaux sociaux.

2. La santé mentale, un pilier du développement

La santé mentale est la capacité d’une personne à gérer ses émotions, à créer des relations saines et à s’adapter aux défis de la vie.
Un accompagnement précoce peut faire toute la différence. Les professionnels insistent sur l’importance de :

  • L’expression des émotions à la maison et à l’école,
  • L’apprentissage de la gestion du stress,
  • Le maintien d’un bon équilibre entre activités physiques, scolaires et numériques.

3. Et avec un TND ?

Les TND touchent environ un enfant sur dix. Ils ne sont pas synonymes de maladie mentale, mais ils peuvent fragiliser la santé psychique s’ils ne sont pas accompagnés de manière adaptée.
Beaucoup d’enfants porteurs de TND développent, au fil du temps, de l’anxiété, un sentiment d’échec, voire des troubles dépressifs. Ils sont effectivement confrontés à 

  • des difficultés d’adaptation à l’école du fait de : contenus pédagogiques non adaptés, longues heures assis, double voire parfois triple tâche, surcharge cognitive…

  • un manque de compréhension de la part des pairs, des moqueries,  des humiliations, du harcèlement scolaire

  • un regard parfois stigmatisant dans leur vie quotidienne : la rue, les magasins de la part des proches

  • et une surcharge sensorielle ou émotionnelle quotidienne : trop de bruit, trop d’informations, trop de lumière, la foule…

Cette accumulation peut engendrer une fatigue mentale intense, voire un repli sur soi. L’enfant perd confiance en lui, est en décrochage et peut développer un trouble anxieux ou une phobie scolaire.

4. Santé mentale et TND : les facteurs de fragilité

La santé mentale d’un enfant porteur d’un TND dépend fortement de son environnement.
Les facteurs de fragilité incluent :

  • la pression scolaire,

  • le manque d’aménagements pédagogiques,

  • l’incompréhension du trouble par les adultes,

  • et la difficulté à exprimer ses émotions.

 Un accompagnement précoce, bienveillant et coordonné entre parents, enseignants et professionnels peut réduire ces risques et préserver le bien-être psychologique de l’enfant.

 

5. Comment soutenir la santé mentale des enfants porteurs d’un TND ?

Le bien-être psychique des jeunes porteurs de TND se construit autour de quatre piliers essentiels :

  1. Un environnement bienveillant et structurant à la maison et à l’école ;

  2. Des interactions sociales positives, valorisant les progrès plutôt que les erreurs ;

  3. La reconnaissance des forces et des talents de chaque enfant — créativité, oralité, persévérance ;

  4. Un accompagnement coordonné entre familles, enseignants, orthophonistes, psychologues, psychopédagogues, etc.

Chaque enfant TND a son propre mode de fonctionnement. Offrir un espace d’écoute et de sécurité émotionnelle, c’est lui permettre de se sentir compris et valorisé.

 6.Le rôle clé des parents, enseignants et professionnels

Les adultes jouent un rôle majeur dans la santé mentale des enfants avec un TND. Voici quelques pistes concrètes :

  • Écouter activement : votre enfant a besoin de savoir qu’il peut se confier sans crainte.  En tant que parents, il n’est pas toujours facile d’écouter son enfant soit par manque de temps soit par incompréhension du mal être. Toutefois, votre enfant a besoin de savoir que vous êtes là pour lui, vous êtes sa figure d’attachement rassurante et sécurisante. Et il est tout à fait entendable de se faire aider par des professionnels d’autant qu’on le sait bien, nos enfants n’ont pas toujours envie de se confier à leurs parents.

  • Valoriser plutôt que corriger : le renforcement positif est fondamental, notamment chez les enfants avec un TDAH.

  • Adapter les attentes : tenir compte de la fatigue et des besoins spécifiques.

  • Collaborer : favoriser la communication entre la famille, l’école et les thérapeutes.

  • Former et informer : sensibiliser les enseignants, AESH et éducateurs aux TND pour éviter les malentendus et les pratiques inadaptées.

 La formation continue des professionnels de l’éducation est un levier essentiel pour une école plus inclusive.

🗣️ Valoriser la neurodiversité : écouter et inclure les jeunes concernés

Les enfants et adolescents porteurs de TND expriment souvent le besoin d’être écoutés sans être réduits à leur diagnostic.
Pour eux, le plus difficile n’est pas le trouble en soi, mais le regard des autres.
Valoriser la neurodiversité, c’est reconnaître que nos différences sont des richesses, pas des faiblesses.

De plus en plus de structures (CAMSP, CMPP, CMP, Plateformes de Coordination et d’Orientation, Maisons de  1000 premiers jours) proposent un accompagnement global.
Des plateformes comme ORA-visio facilitent également l’accès à des professionnels qualifiés (psychologues, psychopédagogues, sophrologues) en ligne, pour un soutien adapté et accessible.

 

Conclusion

En cette Journée Mondiale de la Santé Mentale, rappelons que la santé mentale des enfants porteurs d’un TND est une priorité collective.
Prendre soin de leur bien-être, c’est reconnaître leur singularité, leur donner les moyens d’évoluer dans un environnement compréhensif, et leur offrir le droit fondamental d’être pleinement eux-mêmes.

Parce qu’un accompagnement bienveillant aujourd’hui, c’est un avenir plus serein demain.”

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