Même si la dyslexie et la dysorthographie sont deux troubles de l’apprentissage du langage écrit, leur pathologie est différente. Toutes les deux durables, elles ne doivent pas être confondues avec un simple retard ou blocage : relevant d’une anomalie du développement cognitif de l’enfant, elles nécessitent la prise en charge thérapeutique, a minima, par un orthophoniste, pour soulager leurs symptômes. Retour sur leur ressemblance et leur différence.
Deux troubles de l’apprentissage du langage écrit
La dyslexie et la dysorthographie recouvrent, avec la dysgraphie, les difficultés d’apprentissage du langage écrit. Comme les autres troubles DYS (dyscalculie, dyspraxie, dysphasie, TDA-H), ils ont un caractère durable et ne relèvent d’aucune déficience cérébrale, neurologique, psychologique ou psychiatrique.
Si l’origine de ces difficultés reste méconnue, certains facteurs favoriseraient leur apparition tels que la présence d’un trouble du langage écrit dans la famille proche (frère, sœur, parent) ou l’absence de valorisation de l’écrit et de la lecture dans la famille.
Le site d’Ameli évoque quelques chiffres éloquents « Un enfant dont l’un des parents souffre de dyslexie présente 80 fois plus de risques d’être atteint. Par ailleurs, 50 % des élèves de maternelle présentant des troubles de l’expression orale (retard de parole, troubles articulatoires, dysphasie) risquent de développer par la suite une dyslexie. »[1]
La dyslexie et la dysorthographie, des difficultés différentes
Même si elle peut prendre différentes formes, la dyslexie est un trouble de la lecture : l’enfant peine à déchiffrer le texte (confusions auditives, phonétiques et visuelles, lecture lente, hésitante, saccadée, adjonctions et substitutions, omissions ou inversions de syllabes…) et à du mal à le comprendre.
La dysorthographie est, quant à elle, un trouble de l’écriture : l’enfant éprouve des difficultés sur l’encodage du texte (fautes d’orthographe, grammaire, conjugaison, analyse, mauvaise identification des homophonies, omission de lettres, découpage des mots au hasard…). À noter la différence entre la dysorthographie et la dysgraphie — cette dernière se concentrant sur l’écriture elle-même (malformation des lettres, écriture illisible et désordonnée).
La dyslexie et la dysorthographie sont souvent liées : rares sont les cas où les enfants dysorthographiques ne présentent pas de problèmes de lecture. Par contre, un enfant dyslexique manifestera toujours une dysorthographie plus ou moins sévère.
Le dépistage, pour accompagner votre enfant DYS
Troubles durables de l’apprentissage du langage écrit, la dyslexie et la dysorthographie ne se corrigent pas avec le temps. Au-delà des difficultés scolaires, ils peuvent faire naître des problèmes sociaux et psychologiques. Heureusement, un accompagnement adapté peut aider votre enfant à soulager ses symptômes et lui apprendre à compenser ses difficultés.
Il est absolument essentiel de les diagnostiquer au plus tôt. Généralement, ils s’observent au moment du premier contact avec la lecture et l’écriture. En cas de doute, n’hésitez pas à emmener votre enfant chez un orthophoniste : il existe plusieurs tests adaptés aux différents âges, tels que ODEDYS pour la dyslexie, ERTLA6 pour les enfants de 6 ans ou encore ERTL4 pour ceux de 4 ans.
[1] Citation : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/troubles-langage-ecrit/definition-consequences-facteurs-favorisants