Les troubles neurovisuels et la dyspraxie visuo-spatiale

Les troubles neurovisuels et la dyspraxie visuo-spatiale

La dyspraxie est un trouble du neurodéveloppement qui gêne la planification et l’automatisation de certains gestes. Dans sa forme visuo-spatiale, les difficultés se concentrent sur l’organisation et la structuration spatiale, entraînant, à l’école, une lenteur et une fatigabilité en lecture, une mauvaise gestion de la page ou dans la pose des opérations mathématiques. Fortement corrélé avec les troubles neurovisuels, le dépistage de la DVS passe par un bilan orthoptique. Explications.

Comment les troubles neurovisuels affectent les apprentissages ?

En France, la vision est communément considérée comme le socle des apprentissages : dès lors, un problème au niveau de la vue, appelé « trouble neurovisuel », peut gêner la lecture, l’écriture et l’acquisition du geste.

Dans ces troubles neurovisuels figurent des troubles oculomoteurs, qui affectent la motricité des globes oculaires. Généralement, cela implique des problèmes de fixation, de poursuite visuelle ou implique un déficit de la stratégie du regard. Autrement dit, l’enfant ne parvient pas à sélectionner et à saisir une information visuelle spécifique.

La relation entre la dyspraxie visuo-spatiale et les yeux

Les enfants Dyspraxiques Visuo-Spatiale (DVS) souffrent de troubles de la praxie (gestes), des yeux et de l’organisation spatiale. À l’école, les symptômes sont une lecture peu fluide, des sauts de lignes ou de mots, une écriture lente et qui ne suit pas la ligne, des confusions entre des lettres visuellement proches ou avec des sons plus complexes, etc.

Lorsqu’une équipe enseignante suspecte un enfant de dyspraxie visuo-spatiale, la pose du diagnostic par l’orthophoniste passe immanquablement par un bilan orthoptique (mené conjointement avec un bilan neuropsychologique).

En effet, cet examen permet d’éliminer un défaut sensoriel ou moteur, de déterminer la qualité de l’outil oculomoteur et des stratégies visuelles mises en œuvre, sans oublier d’évaluer la présence ou non de troubles du regard.

Comment se passe l’évaluation orthoptique ?

Mené systématiquement avec un examen ophtalmologique rigoureux, le bilan orthoptique débute par un interrogatoire minutieux, destiné à retracer le parcours de l’enfant : histoire médicale, antécédents familiaux, rééducations passées ou en cours, suivi ophtalmologique…

Ensuite, il se poursuit par un examen « général » pour dresser l’état sensoriel de l’enfant et surtout éliminer le strabisme et le déséquilibre oculo-moteur. L’orthoptiste poursuit le bilan par l’examen de la motricité oculaire : la fixation du regard dans sa stabilité et dans son endurance, les poursuites dans toutes les directions et les saccades réflexes et volontaires.

Le professionnel pourra aussi étudier les stratégies visuelles (recherche d’un détail dans une scène, par exemple, avec des dispositions en ligne ou en vrac), la coordination entre la vision périphérique et la vision centrale, la perception et l’organisation visuo-spatiale et le dépistage des fonctions gnosiques (reconnaissance d’objet sur imagiers ou photo).

Impérativement en lien avec le bilan des autres professionnels de santé, le bilan orthoptique peut contribuer à élaborer le projet de soin d’un enfant dyspraxique. Par exemple, en indiquant si ses difficultés sont plutôt d’ordre perceptif ou constructif, cela permet d’adapter la rééducation globale, voire souligner la pertinence d’une rééducation orthoptique.

2024-10-01T10:46:16+00:001 octobre 2024|Orthophonie|
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